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L’hydratation en 10 leçons – 3. Quels sont les risques d’une déshydratation ?

Norman PHILIP est ce qu’on pourrait appeler un précurseur. Ostéo­pathe de formation, il s’est spécialisé dans le soin des danseurs Hip-Hop. Chaque semaine il vous livre ses conseils santé pour éviter les blessures.

Notre corps est une sorte d’éponge qui doit toujours rester humide. Plus il est irrigué régulièrement, plus il a de chances de le rester longtemps. Une éponge gorgée d’eau peut se dessécher sous l’effet de la chaleur, ou d’une contraction de la main.

Dans le corps humain le principe est un peu le même. Au-delà d’une température ambiante de 22° C, au repos, notre corps commence à transpirer. afin de  maintenir notre milieu interne aux environs de 37°. Lors de mouvements volontaires, l’intensité et la durée des contractions musculaires influencent le besoin qu’on les muscles de se nettoyer et de se refroidir.

C’est la thermolyse, qui, sans apports hydriques adaptés peut conduire à une hyperthermie (coup de chaleur). Elle se caractérise par des pertes importantes en eau et minéraux par transpiration. Pour que le corps puisse continuer à assurer pleinement toutes ses fonctions, ces pertes doivent impérativement être compensées.

Notre organisme oscille continuellement entre déshydratation et excès d’hydratation. Lorsque la sensation de soif apparaît, 1 à 2% du poids du corps ont déjà été évacués en eau. Un déficit de 1 % du poids corporel (soit 0,7 litre pour une personne de 70 kg) suffit à altérer la performance. Une perte de 2% représente une diminution de 20 % de la capacité physique.

La soif est donc un mauvais indicateur: une alarme trop tardive, qui disparaît presque instantanément après l’ingestion d’eau, alors que le corps n’est pas forcément correctement réhydraté. De plus, Cette sensation s’atténuera progressivement avec le temps  si la personne n’en tient pas compte quand elle apparaît.

Hormis une  diminution des performances, ne pas s’hydrater correctement expose à de multiples dangers : peau et muqueuses sèches, hausse de la fréquence cardiaque, diminution du volume des urines, soif, maux de tête, crampes (discuté), pouvant aller jusqu’à une altération de la conscience. Au-delà de 10 % de pertes, le bon fonctionnement des organes vitaux (cœur, vaisseaux, foie, cerveau, etc.) peut être compromis.

A force de mauvaises habitudes, une déshydratation chronique peut s’installer et contribuer à l’apparition de douleurs articulaires et discales, musculaires, tendineuses, ligamentaires, fasciales, de troubles de la récupération et de la cicatrisation. Donc aboutir à une fragilisation générale des structures de soutien et de leurs fonctions.

Le cartilage des articulations (en plus de la synovie) et les tendons sont constitués à 75% d’eau, et sont pas ou peu vascularisés, ce qui rend quasi impossible la cicatrisation en cas de blessure. Cette matrice d’eau permet la lubrification des surfaces (elle les protège) qui glissent les unes sur les autres durant le mouvement.

Dans le cas d’une déshydratation chronique le volume d’eau global au sein du corps diminue. Les risques d’inflammations des tendons (tendinopathies) sont accrus, les cartilages (ex : genou) ne parviennent plus à maintenir un rythme de régénération cellulaire égal à celui de sa destruction, le coefficient de friction qui est habituellement inférieur à celui de 2 glaçons en contact, augmente, l’articulation se détériore et grandit alors le risque de fissures méniscales, hygroma, épanchement, d’arthrose (même chez les plus jeunes).

Un disque intervertébral c’est aussi 80% d’eau.  Comme chacun sait, quand on se lève le matin on mesure 2 à 3 centimètres de plus que le soir, avant de se coucher. Ce phénomène s’explique par une compression discale verticale (la gravité) qui oblige  l’eau contenue dans les disques intervertébraux à fuir vers les plateaux vertébraux tout au long de la journée. Une fois au lit (à l’horizontal) la compression verticale n’est plus. L’eau peut alors revenir par imbibition au cœur des disques qui se réhydratent et reprennent du volume.

La encore une déshydratation chronique aura des effets délétères, diminution chronique du volume du disque, dessèchement, tassement et détérioration précoce  par rigidification des fibres de l’anneau périphérique avec pour conséquences une diminution des amplitudes rachidiennes globales,  une augmentation du risque de lombalgies, dorsalgies, cervicalgies, hernies discales et autres discopathies.

Si la pratique du sport est de manière générale bonne pour la santé, chaque discipline comporte son lot de traumatismes et altérations fonctionnelles. Inutile d’y ajouter un manque d’hydratation. Surtout que boire plus d’eau que la soif ne le requiert améliore les performances sportives.

Quelques verres d’eau de plus par jour, valent mieux que d’interminables traitements anti-douleurs, anti-inflammatoires, etc.

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