Alias PopLocking, Electric (Boogaloo), Smurf, …
Le “Popping” (parfois abrégé en “Poppin'”) est un style de danse consistant à contracter et relâcher les muscles en fonction du rythme de la musique.
Il a été inventé par les Afro-Américains de Californie dans les années 1970. Il est apparu peu après le Locking. Il existe toujours des polémiques sur son origine exacte comme mentionné ici.
Ne pas confondre avec …
- Waving
- Animation
- Robot
Techniques et fondations
Le Pop
La base la plus importante du Popping est le”pop” (aussi appelé “hit”): la contraction des muscles qui provoque une décharge d’énergie. Différents muscles et parties du corps sont sollicités.
Jambes (leg pop) : peut s’exécuter vers l’arrière, en fléchissant légèrement le genou et en levant le talon, puis en remettant la jambe dans l’axe et en enfonçant le talon dans le sol.
On peut aussi popper vers l’avant en poussant la rotule vers l’avant d’un coup sec, en utilisant l’appui de la pointe du pied.
Bras (arm pop): on distingue le pop du triceps de celui du poignet.
Poitrine (chest pop): il existe également 2 variantes : soit on pousse la poitrine vers l’extérieur, soit vers l’intérieur.
Cou (neck pop) : communément reconnu comme le plus difficile. On contracte les muscles du cou. Compte tenu de la grande mobilité de cette partie du corps, on utilise le mouvement de la tête comme référence.
Et maintenant place à Pop’N’Taco (RIP) qui montre ces techniques:
Les Timings
Il est possible de popper à différentes vitesses, ou timings (cadence à laquelle on poppe sur la musique):
Single pop = chaque temps correspond à un pop, et on bouge en continu.
Double pop = on poppe 2 temps de suite, dans la même position. On change de position tous les 2 temps.
Ticking = c’est une variante accélérée du single pop, on poppe sur les temps et contretemps (les “et”), toujours en continu. Il est possible de décomposer un mouvement en plusieurs étapes, ou que chaque contretemps corresponde à un mouvement plus ample.
Delay = On “étire” le mouvement en ne poppant que sur le deuxième temps.
Dime stops = On s’arrête. Variante avec ou sans pop possible.
Les isolations
L’isolation est un principe de base du Popping. Il s’agit de bouger une partie du corps à la fois. De nombreuses bases utilisent ce principe:
- Neck-O-Flex
- Twist-O-Flex
- Bottom First
- Master Flex
Les styles dans le style
Styles apparentés : Boogaloo, Tutting, Ticking, Scarecrow, Puppet, Toyman, Animation, Robot, Strutting
Il existe différents styles inspirés de différents personnages. Voici les plus connus :
- le jouet : Toyman – inspiré des personnages tels que Big Jim ou G.I. Joe.
- la marionnette : Puppet
- l’épouvantail : Scarecrow
Des origines controversées
Plusieurs groupes se disputent la paternité du Popping / Boogaloo. Entre Oakland, Fresno et L.A.

“Electronic Boogaloo Lockers”, le premier groupe de Boogaloo Sam, qui deviendra plus tard les “Electric Boogaloos”.
Les Electric Boogaloos (notamment Boogaloo Sam) revendiquent l’invention du Popping-Boogaloo, ce qui est contesté par de nombreux groupes d’Oakland (ville située en face de San Francisco).
Contexte historique et social
Dans les années 70, les styles de “black music” sont la Soul et le Funk. Le Popping sera dansé sur ce dernier.
Il naît à une époque de transformation de la société américaine, où de fortes tensions ont été causées par la ségrégation raciale, et un système profondément discriminatoire vis-à-vis des minorités noires.
- Black Panthers
- Les gangs: Danseurs et gangsters évoluent dans le même environnement : le ghetto. Certains danseurs étaient ouvertement membres de gangs, comme par exemple Skeeter Rabbit qui appartenait aux Crips. Ou encore les Boo-Ya-Tribe.
- La figure du “pimp” (proxénète): le terme “pimp” vient de “pimpant” en référence aux couleurs vives et de l’élégance des costumes portés par les “macs”.

La télévision a trouvé sa place dans de nombreux foyers. C’est l’âge d’or des dessins animés, des séries de science-fiction, des histoires de super-héros. On rêve d’un futur centré sur la technologie, de voyages dans l’espace, de robots… Dans leur émission de télévision, Shields et Yarnell popularisent le mouvement robotique:
Comment le Popping a conquis la planète
- L’émission Soul Train qui a popularisé la danse dans tous les Etats d’Amérique, notamment avec les Electric Boogaloos.
Il y avait d’autres groupes à la même époque, dont voici quelques noms : Black messengers, Granny and Robotroid, Demons of the Mind, …
- Au cinéma avec le film “Breaking” mettant en scène Michael “Boogaloo Shrimp” Chambers, Ana “Lollipop” Sanchez, Timothy “Popin Pete” Solomon et Bruno “Pop’N’Taco” Falcon.
- Lionel Ritchie avec le clip “All night Long”
- Chaka Khan avec son clip “I feel for you”
- Michael Jackson l’a incorporé à sa danse, et a contribué à sa popularité. Le clip de Thriller ou le film Captain Eo en sont des exemples très connus.
- En France, l’émission H.I.P. H.O.P. a largement promu le “smurf”, un nom donné à tort à cette danse.
Le Popping est-il une danse Hip Hop ?
Le Popping est apparu dans le même contexte social et au même moment que le Hip Hop, mais il n’est pas lié directement. Le Hip Hop est né dans le Bronx, tandis que le Popping est né en Californie. De plus, le Popping se dansait à l’origine sur le Funk, là où la musique Hip Hop était plutôt le Rap et les Breakbeats.
Il faut tout de même noter que l'”Electric Boogie” (nom inspiré d’Electric Boogaloo) était pratiqué conjointement au Breaking. Il a été importé à New York par le biais de l’émission Soul Train et de danseurs tels que Suga Pop qui ont voyagé de la Côte Ouest à New York.
La frontière est donc ténue. De nos jours, on aura tendance à considérer le Popping comme Hip Hop. D’ailleurs, en France, le Break, le Popping et le Locking sont arrivés en même temps. Ces considérations sont donc plus réservées aux puristes et aux pionniers d’Outre-Atlantique…